jeudi 28 avril 2016

Lu et approuvé : Les Sirènes Noires de Jean-Marc Souvira



Les sirènes noires
de Jean-Marc Souvira
(FleuveNoir - Novembre 2015)
448 pages


Mon avis : j'ai adoré ce roman policier
⭐⭐⭐⭐


Une fois n'est pas coutume (ça a du m'arriver deux fois dernièrement), je peux l'affirmer : j'ai adoré ce roman. Un vrai roman policier écrit par un vrai Expert (et pas à l'américaine donc bien de chez nous hein), et qu'est-ce que c'est bon !!

Je craignais que l'histoire soit compliquée, ou de ne pas aimer les personnages... surtout que j'avais lu le résumé de la 4ème de couv' et compris que plusieurs histoires se croisent (et comme je suis souvent dérangée, interrompue, je fais mille choses... bref j'avais peur de manquer de concentration), mais l'histoire me tentait trop pour son originalité : 

"Une plongée dans la criminalité africaine à Paris, avec ses rites, ses croyances, sa magie... Une enquête du commissaire Mistral. 

03h20 du matin, Ouest parisien. Le commissaire Mistral écoute un morceau de jazz, son humeur à l'unisson. Les lumières de la ville défilent à travers la vitre. Plongée en apnée dans son âme. Il ne le sait pas encore mais le compte à rebours a commencé.
 

Plein jour, sud-est du Nigéria. Les tambours résonnent. Margaret, 17 ans, corps de déesse et coeur sur le point d'exploser d'émotion, s'avance sous la tente. La cérémonie débute. Elle ne le sait pas encore mais son destin, et celui de sa famille, sont sur le point de basculer. 

Retour à Paris. Un homme guette, attend, les sens en alerte dans l'obscurité. Il n'en peut plus. Il fredonne comme une litanie sans fin son morceau culte d'AC/DC. Il savoure par avance le moment où il possèdera sa proie. 

Le tic-tac s'égrène. Le point d'impact de ces trajectoires humaines est imminent. 

Et en fait, vous êtes happé dans cette histoire qui est parfaitement claire et très prenante, et surtout très réaliste !! C'est le travail de Jean-Marc Souvira, commissaire de police, qui a écrit ce roman (c'est le troisième) donc l'expérience il l'a !! Il relate d'un ton juste, précis et percutant la réalité des enquêteurs : ils sont confrontés à des crimes non-résolus toujours d'actualité, à des tueurs en série, à des fanatiques qui pratiquent le vaudou, de très nombreux dossiers à traiter en même temps, ou parfois à laisser de côté, à regret !! Les policiers dorment peu et restent acharnés. C'est exactement ce qui ressort de ce roman.

Et contrairement à ce que j'ai lu ici ou là, j'ai adoré le côté "humain" de son roman qui évoque la traite des blanches, les réseaux de prostitution, les rapports entre les enquêteurs. Et Jean-Marc Souvira a très bien su mettre en avant le destin tragique de ces Africaines et j'ai particulièrement aimé la vieille prostituée Sylvie. Les descriptions sont tellement réelles...

Bien évidemment le Commissaire Ludovic Mistral est attachant aussi : il est tiraillé entre son devoir de père et de mari, et celui d'enquêteur consciencieux, ces deux rôles lui tiennent à coeur. Le tout sur un fond sonore de Jazz, un tableau très complet qu'on imagine : on est vraiment plongé avec le Commissaire Mistral et on le suit partout. Une très belle immersion.

Lu et apprécié !
Voila, il me reste une chose à faire : lire les 2 premiers romans de M. SOUVIRA : 




et j'espère aussi qu'il en écrira d'autres ! Sachant qu'il est occupé : Jean-Marc Souvira est commissaire divisionnaire, il exerce au sein de la Police judiciaire depuis plus de vingt-cinq ans. Il a dirigé l’Office Central pour la Répression de la Traite des Êtres Humains, puis l'OCRGDF (l’Office Central pour la Répression de la Grande Délinquance Financière). Il est actuellement en poste à la Direction de la Coopération Internationale.

 

lundi 25 avril 2016

A paraître le 12 mai 2016 : pour l'éternité de Peter James


Pour l'éternité
de Peter James
A paraître le 12 mai 2016
(Fleuve Éditions - 425 pages)

Mon avis : tension crescendo pour ce suspens
⭐⭐⭐

Ce roman m'intéressait, non pas pour son originalité, mais pour le sujet parce qu'il traite de la violence faite aux femmes, un sujet de société hélas actuel. Et c'est le cas dans cette histoire : Red Westwood essaie de tourner la page après une relation désastreuse avec Bryce Laurent un homme narcissique aux multiples vies et mensonges, et surtout possessif et violent.
Son unique but : se venger d'elle parce qu'elle a osé le quitter.

L'écriture de Peter James reste simple grâce à  des phrases courtes, des descriptions sommaires, et au début l'histoire est lente et gentillette, et c'est juste le petit défaut que j'ai trouvé : le premier quart du livre m'a paru "plat", les dialogues répétitifs pour la plupart... je commençais un peu à m'ennuyer mais il faut patienter car après avoir dressé le tableau, le roman a réellement démarré : enfin de l'action ! 
Et ensuite tout s'enchaîne plus rapidement, une poursuite entre le chasseur-harceleur qui tisse sa toile et sa proie, cette jeune femme qui tente de se reconstruire, et désire ne plus se cacher.

Désormais l'histoire sous tension se laisse lire jusqu'à la fin car on veut savoir : Red Westwood s'en sortira-t-elle ?

J'ai bien aimé le déroulé chronologique de l'histoire, les chapitres étant datés, et j'ai bien aimé les flash-backs dans le passé, nous livrant quelques explications... et j'ai bien aimé détester ce monstre Bryce Laurent au fur et à mesure de la lecture...
Je soupçonne Peter James d'avoir voulu manipuler le lecteur (au début une histoire d'amour est "toujours tout beau tout rose") et pratiquer une montée en puissance dans les rebondissements : on est tranquille pendant les premiers chapitres et stressé aux derniers ! 


A noter les remerciements de Peter James notamment aux policiers avec qui il a travaillé pour l'écriture de son roman et qui lui ont présenté l'association internationale qui lutte contre la violence faite aux femmes : le RUBAN BLANC : http://whiteribbonalliance.org

"Le narcissisme est un trait de caractère très dangereux, qu'on retrouve souvent chez les gens n'ayant pas été suffisamment aimés dans leur enfance, qui compensent avec une arrogance et une assurance délirantes, une tendance à exiger des choses déraisonnables, un tempérament instable, des changements d'humeur brutaux et, point commun avec les psychopathes, un manque d'empathie". (Citation page 205)

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C'est mon second avis lié à Peter James j'avais vraiment bien aimé "des enfants trop parfaits", (sur un autre sujet de société) que vous pouvez consulter ici.

Vous souhaitez d'autres idées de livres qui traitent de ce thème, des romans comme Rose Madder de Stephen King ou Muchachas de Pancol, ou bien des témoignages ? Plein d'idées sur Babelio en suivant ce lien : http://www.babelio.com/livres-/violences-conjugales/1749

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Présentation de l'Editeur "Pour l'éternité" : 

« Jeune femme célibataire, 29 ans, rousse incendiaire, vie sentimentale réduite en cendres. Cherche partenaire pour rallumer sa flamme. »
Voilà deux ans que Red Westwood a posté cette annonce sur un site de rencontre. Et un miracle s’est produit. Du moins le croyait-elle. Bryce Laurent était beau, riche, la comblait de cadeaux, leur passion était plus forte que tout ce qu’elle avait connu. Jusqu’à ce qu’il devienne jaloux. Obsessionnel. Violent. Seule la police parvient à la sortir de cette histoire devenue un cauchemar, et Red commence à peine à se reconstruire. Quand son nouveau petit ami, le docteur Karl Murphy, se volatilise, Red pense avoir eu affaire à un salaud, un de plus. Mais bientôt le corps du docteur est retrouvé calciné, une lettre d’adieu posée sur le siège de sa voiture. Dépêché sur les lieux, l’inspecteur Roy Grace ne croit pas à la thèse du suicide. Et Red Westwood non plus. Ces derniers temps, la jeune femme se sent observée, cernée, traquée. Aux manettes derrière ses écrans de contrôle, Bryce a prévu un dernier embrasement pour sa belle rousse. Et ils resteront ensemble, qu’elle le veuille ou non. Pour l’éternité.


mardi 19 avril 2016

Lu et approuvé : King's Game de Nobuaki Kanazawa




 King's Game de Nobuaki Kanazawa
(roman paru aux Editions Lumen - mai 2014)

Mon avis : original
 ⭐⭐⭐

Je suis tombée sur ce roman lors d'un passage à la médiathèque et la couverture a tout de suite attiré mon attention : 

1 classe, 32 élèves,
24h pour obéir.
Une seule sanction : la mort.

et le résumé de la 4ème de couverture également intéressante et accrocheuse :

Nobuaki est réveillé en pleine nuit par un étrange SMS qui met au défi deux de ses camarades de lycée de s'embrasser. Le mystérieux expéditeur du message prétend que la classe entière participe à un "King's Game'. Jour après jour, les défis se succèdent, et les lycéens sont bien obligés de se rendre à l'évidence : ils ont 24 heures pour s'exécuter et la sanction en cas de désobéissance est la mort. Suicides ou meurtres ? Puissance occulte ou criminel de chair et de sang ? Où qu'elles soient, quoi qu'elles tentent pour s'échapper, la mort vient trouver ses jeunes victimes, infaillible. Le couperet se rapproche dangereusement de nos héros... Parviendront-ils à découvrir la vérité avant qu'il ne s'abatte ? 1 classe, 32 élèves, 24 heures pour obéir. Une seule sanction : la mort.

De ce fait je l'ai emprunté. Le côté "thriller" étant présent, pourquoi ne pas se lancer dans la lecture de ce roman japonais.

Pour vous résumer mon sentiment : 
> j'ai bien aimé la tentative de romancer cette histoire qui est devenue par la suite un Manga. Je trouve que c'est plutôt réussi. 
Il ne faut pas chercher un aspect très littéraire à ce roman, il y a même des fautes d'accord ou de conjugaison et une personne qui l'a emprunté avant moi s'est amusé à indiquer d'une croix au crayon de bois dans la marge toutes les fautes qui pouvaient s'être glissées dans ce roman (je vous rassure il y en a quelques unes et pas des tonnes), cette personne aura oublié d'indiquer les fautes flagrantes en première page du roman qui m'ont sauté aux yeux mais je peux vous indiquer que "les badauds n'aimait pas trop l'imparfait"...

> j'ai bien aimé le sujet, finalement le roman se lit rapidement car l'on veut savoir "qui est le roi", l'organisateur de ce massacre au quotidien qui envoie les sms. 

> Ne cherchez pas de logique rationnelle, pas de présence policière ou alors très lointaine, les parents sont aussi assez éloignés de toutes ces morts étranges d'enfants. Même le lecteur peut se poser des questions : comment fait le roi pour savoir que le défi a été accompli ?? (question simple mais ne cherchez pas de réponse). L'action est concentrée sur les rapports entre lycéens, les amours, les tensions, les défis, les provocations, donc il vous faudra vous concentrer sur les personnages et leur sensibilité (ou a contrario leur absence de réaction) et sur leur triste destin. Un décompte est tenu à jour et plus on progresse dans la lecture plus le nombre de morts augmente.

J'ai rapporté le roman à la bibliothèque et j'ai emprunté la version manga parue après. Et je dois reconnaître que je préfère la version Manga : la tension est à son comble grâce aux dessins, le rendu est beaucoup plus puissant que dans le roman, l'ensemble vraiment plaisant. Original. J'attribue 3* sur les 5. 





 King's Game Extrème correspond à une saison 2 de cette série, encore plus élaborée, et aussi addictive.



Biographie
Nobuaki KANAZAWA est né en 1982 dans la préfecture de Hiroshima. Après l'université, il commence à écrire des romans par passion tout en travaillant dans l'informatique.
Sa première œuvre, King's Game, a connu un succès retentissant et a fait de lui un auteur phénomène au Japon. Non seulement il a fait du portable un des ressorts principaux - presque le personnage central - de ses thrillers, mais il a fait partie des auteurs découverts par le biais d'Internet et des nouvelles technologies. Ce maître du suspense en est déjà à son septième roman. 

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Nouveauté parue le 7 avril 2016, une suite : King's Game Spiral
(348 pages - Editions Lumen) 
la présentation :
Deux jeunes filles s'aventurent dans les décombres d'un lycée en ruines. Elles y découvrent un mystérieux carnet de notes – c'est celui de Natsuko, rivale machiavélique de Nobuaki dans King's Game Extreme, prête à tout pour survivre. Elle vont comprendre petit à petit que l'extraordinaire résilience de cette demoiselle a une explication : elle avait déjà vécu un King's Game !
Avec King's Game Spiral, découvrez la descente aux enfers de la première héroïne féminine du plus maléfique des jeux !

jeudi 7 avril 2016

Lu et approuvé : en attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut

En attendant Bojangles
Olivier Bourdeaut
(Editions Finitude)


Mon avis : une folie émouvante
 ⭐⭐⭐⭐

J'ai jeté mon dévolu sur ce livre car le titre circule depuis des semaines sur les réseaux sociaux et je voulais me faire un avis. C'est un premier roman qui commence à remporter pas mal de prix littéraires et qui est encore en concours ce printemps, ma curiosité était donc piquée (aïe même pas mal).

D'ordinaire je ne lis jamais ou rarement les livres primés, je reste toujours en observation et à distance car ils ne correspondent pas nécessairement à mes désirs de lecteur. Je ne lis plus non plus les "petits" livres de moins de 200 pages plus ou moins pétillants d'écrivains starisés qui laissent souvent un grand sentiment de frustration à la dernière page ("pourquoi c'est déjà fini ?" ou "ah bon tout ça pour ça ?"), je préfère un bon gros pavé qui m'emmènera loin... 

J'étais étonnée au début (presque sceptique) car c'est en effet un petit livre (159 pages).

Mais son contenu est quant à lui tout simplement grandiose : on est emporté dans une aventure où se mêlent "des mensonges à l'endroit ou à l'envers" nécessaires et qui m'ont un peu rappelé le film "la vie est belle" pour estomper une réalité douloureuse qu'on ne peut effacer entièrement, une condition existentielle dont on ne peut s'extraire. On est embarqué dans cette vie romanesque et théâtrale avec ces personnages excentriques pour qui rien n'est impossible, pas même ce grain de folie.

Dans ce roman, la vie est une fête, chaque page une raison de jubiler ou de se désoler... et l'émotion prime, le drame s'installe à son aise, on aimerait que ces danses ne cessent jamais, on s'identifie aux personnages, au petit garçon aussi. On aimerait que la fête ne cesse jamais.
Et comme au théâtre, à la fin de la pièce, le rideau tombe aussi sur la fin du livre. Avec ce sentiment : l'envie que nous avons nous aussi de poursuivre la fête de la vie, même si on sait qu'elle ne durera pas.
Grandiose.






Et un "bonus", Luchini qui lit un passage : 
 



*****

Présentation de l'éditeur :
Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Celle qui mène le bal, c'est la mère, imprévisible et extravagante. Elle n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères. Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte. L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.

Cet ouvrage a obtenu le Grand Prix RTL - Lire 2016, Le Roman des étudiants 2016 France Culture - Télérama ainsi que le Prix France Télévision 2016. 

Biographie de l'auteur : Olivier Bourdeaut a 35 ans. Il a longtemps hésité avant de se mettre à écrire, se sentant tout petit devant sa bibliothèque. En attendant Bojangles est son premier roman.