mercredi 24 août 2016

Lu et approuvé : L'homme de ma vie de Yann Queffélec


L'homme de ma vie
de Yann Queffélec

Octobre 2015
Éditions Guérin  (269 pages)

Mon avis : entre poésie et passion
5*


Cela faisait plusieurs mois que je voulais lire ce livre car j'aime beaucoup quand il s'agit d'un ouvrage dédié à un père (ou à une mère d'ailleurs... qui n'a jamais adoré détester un jour Folcoche en lisant "vipère au poing" ?) .

Donc je suis toujours curieuse de la manière dont sera traité le sujet (ou maltraité). Il n'est jamais facile d'écrire sur son père ou son papa comme le précise Yann Queffélec.
J'avais adoré "un bon fils" mon coup de coeur 2014 écrit par Pascal Bruckner et j'avais encore envie de lire une histoire sur un père.

Le très beau titre "l'homme de ma vie" est plus qu'un constat, c'est la promesse d'un bel ouvrage-hommage.

Je ne connais pas Henri Queffélec écrivain, "le grand Spi" comme l'appelle son fils, et j'aime beaucoup comment son fils Yann (que je connais mieux surtout pour la voile), surnommé "mon p'tit vieux", en parle.

Le livre est découpé en deux parties. La première est vue depuis les yeux d'un enfant, le regard qu'il porte sur celui qui apparaît "comme un géant" est attendrissant, tout en poésie. Il évolue dans cette famille attachante et bruyante, avec son lot d'injustices et de fessées paternelles, et de querelles entre frères et soeurs. Petit voyage si plaisant dans les années 50 et 60.

Mais les rapports avec les parents sont souvent compliqués et basés sur des silences ou des non-dits, alors on ressent cette passion (dans le sens étymologique "souffrir") d'un homme qui a grandi pour ce vieil homme qui a traversé le temps avec ses erreurs, objet de la seconde partie. Alors ils ont rendez-vous, se rencontrent pour déjeuner, voyagent ensemble mais les mots des maux restent enfouis. Par pudeur peut-être, par amour sûrement.

Je trouve ce récit très beau, au caractère presque romanesque car son héros est assurément énigmatique et charismatique, et Yann Queffélec, à la plume sublime, inconstablement lui aussi "un grand peintre des âmes et des passions".

Lu et apprécié ! 




***

Citation :

"Et plus besoin d'aller jusqu'au cap Nord pour essayer d'avoir quelque chose à nous dire qui serait à nous deux en dehors du reste de la famille, et qui fait qu'un père, à la longue, c'est encore plus doux qu'un ami."



A paraître le 8 septembre 2016 : Aussi noir que ton mensonge de Antti Tuomainen

Aussi noir que ton mensonge
De Antti Tuomainen
Titre original : Kaivos

A paraître le 8 septembre 2016

(FleuveNoir et 12-21 Éditions)

Mon avis : un polar rythmé et structuré
4*


J'ai bien aimé ce polar finlandais, bien structuré grâce à son découpage en plusieurs parties, rythmé et sans temps mort. Comme l'histoire traite d'une mine au nord de la Finlande, et d'activités illégales qui s'y déroulent, je craignais une vague histoire sombre et sans fond, et il n'en fut rien. Au contraire l'ensemble est plaisant et on le lit très facilement. Son atmosphère froide et enneigée renforce le suspens.

Je n'ai pas trouvé de défaut particulier, peut-être un peu court (260 pages) ? mais je lui décerne 4* car on passe un bon moment.

Le personnage principal est très bien mis en valeur. Il est journaliste donc on suit son enquête et les péripéties, ses problèmes conjugaux qui s'ajoutent au stress de l'enquête, avec réel intérêt. De plus, l'emploi de la première personne vient focaliser notre attention sur Janne Vuori et j'ai trouvé que c'était une très bonne chose pour le récit et la progression dans ses découvertes pas à pas. 
On s'attache au héros et on veut donc connaître la suite.
Va-t-il découvrir le secret qui entoure cette mine ?
Pourquoi son père reparaît-il dans le même temps après 30 ans d'absence ?
Je ne vais pas vous raconter l'histoire mais je vous conseille de découvrir cette lecture.

Lu et approuvé. 


****

Présentation de l'éditeur : 

Journaliste d’investigation pour Le Quotidien de Helsinki, Janne Vuori est informé par un coup de téléphone anonyme de l’existence d’activités illégales menées dans une mine de nickel, au nord de la Finlande. Malgré les protestations de sa femme, qui lui reproche ses fréquentes absences, il se rend sur place, mais toutes ses tentatives pour entrer en contact avec les propriétaires de la mine échouent. Lorsqu’il finit par convaincre un membre du comité exécutif de le rencontrer officieusement, il découvre que des dissensions ont éclaté au sein de la direction, à la suite d'activités douteuses mettant en péril l’environnement. Un personnage avec lequel il avait rompu tout lien refait alors surface : son père. Disparu vingt ans auparavant, ce dernier souhaite renouer avec ce fils qu’il a abandonné. Bouleversé, Janne tente de reprendre le contrôle de son enquête et de sa vie. Mais plus il avance dans ses investigations, plus il trouve sur son chemin disparitions inexpliquées, « accidents » mortels et menaces… 





dimanche 21 août 2016

A paraître le 8 septembre 2016 : La rage de Sygmunt Miloszewski

La rage
de Sygmunt Miloszewski
Titre original : Gniew

À paraître le 8 septembre 2016

(Fleuve Éditions - Éditions 12-21)


Mon avis : un polar mélancolique
3*

C'était mon premier polar polonais et il semble que l'auteur, Sygmunt Miloszewski, n'en soit pas à son coup d'essai. Il a déjà écrit avec son personnage principal, Teodore Szacki, Procureur désormais à Olsztyn.

Ce qui m'a frappée dans ce polar c'est cette constante mélancolie du personnage, souvent ronchon. Peu de choses trouvent grâce à ses yeux. Ni la circulation difficile dans cette bourgade où il travaille, ni la ville elle-même. "Il finirait sa vie dans cette ville aux onze lacs, aux milliers de bruines et aux millions de brouillards". Ni son pays "la Pologne est moche" sauf "lors de "ces journées de mai après l'orage". Ni son collègue froid et austère "j'ai l'impression qu'il a le code pénal greffé à la place du coeur".

J'ai bien aimé la plume de l'auteur qui apporte un bel éclairage sur l'histoire de son pays, son architecture (ou son manque d'architecture), ses us, la politique et la vie des fonctionnaires. Il y a d'ailleurs des petites introductions géopolitiques, culturelles, pour nous situer l'action. Bien pratiques et instructives. Les 50 premières pages sont destinées à dresser le décor et peuvent nous donner en première impression d'un ensemble "plat". Ensuite l'histoire commence. Avec cet homme mort de façon disons... originale.

Au sujet de l'histoire et de l'intrigue je n'ai pas été sensible à cette "rage". D'ailleurs il me semble que pour les traductions anglaises, y compris la version originale ("gniew") il s'agit de colère et non de rage... Ce qui correspondrait plus à ce que j'en ai pensé, il y a quand même un sacré degré de différence entre les deux. Je m'attendais à plus d'intensité et de force.

Le sujet est toutefois original et le fait que ce soit un Procureur qui enquête est plaisant, ça change des inspecteurs et commissaires... J'ai bien aimé cette atmosphère, cette écriture qui nous vient de l'Est et qui vient concurrencer les auteurs nordiques. Dépaysement garanti.

J'ai bien aimé les allusions de l'auteur et ses références françaises, ses traits d'humour, les personnages dépeints et leurs caractères. 

Mais je n'attribuerai finalement que 3 étoiles car je suis mitigée. Je n'ai pas été transportée par l'intrigue ni sensible aux rebondissements, je n'ai pas réussi à entrer dans ce livre, je suis peut être même passée à côté. Ma lecture a sûrement été influencée par ce brouillard ambiant. Et à force d'être dans le brouillard j'avais hâte d'en sortir.

***

Présentation de l'éditeur :

Poussé à bout, même un homme juste est capable du pire… 

Après quelques mois passés à Sandomierz, le procureur Teodor Szacki s'installe avec sa nouvelle compagne Zenia et sa fille Hela à Olsztyn, au nord-est de la Pologne. Assisté par son collègue Bierot et leur nouvel apprenti, Falk, il est confronté à une affaire étrange. Un cadavre, brûlé par des armes chimiques, est retrouvé sur un chantier et l’on découvre lors de l’autopsie que certains membres n’appartiennent pas au corps de la victime… Absorbé par cette troublante affaire, Szacki met de côté une plainte pour violence conjugale. Mis en cause par sa hiérarchie, il tente de se rattraper mais il est trop tard, la plaignante a été grièvement blessée. Son mari est retrouvé quelques jours plus tard, vivant, la langue et les cordes vocales sectionnées. Il semble que Szacki ait affaire à un pervers qui agit suivant sa propre logique justicière démente. Mais lorsqu’il apprend que sa propre fille a été enlevée, sans doute pour le punir à son tour, Szacki va connaître la vraie rage, celle des justiciers assoiffés de sang…






vendredi 12 août 2016

Carte postale

Coucou mes amis (es),

Je vous adresse un petit bonjour, une petite carte postale de vacances. J'espère que vous allez bien ?

Je suis revenue du Pays Basque français où les gens sont vraiment adorables, et de la petite ville pittoresque espagnole de Castro Urdiales où chaque matin un soleil différent m'accompagnait dans mes lectures (je me lève tôt... et lire au lever du soleil c'est joindre l'agréable... à l'agréable :-)), je vous ai pris des photos d'ailleurs.


Et l'après midi direction la playa... avec des livres bien sûr :-)


J'ai lu mon dernier tome de Mallock qui était dans ma pile à lire : "le massacre des innocents" peu de temps après ces grands malheurs arrivés en France (Nice et St Étienne de Rouvray) et la lecture s'en est avérée encore plus troublante, il était difficile de dissocier la fiction de notre monde réel avec l'histoire de ce fou furieux qui met en place une stratégie pour tuer "en masse", alors que des fous mettent actuellement en place de mêmes projets sur notre territoire....cela fait froid dans le dos.
Excellent thriller de Mallock au demeurant.

Ensuite j'ai enchaîné avec "le Magicien" qui est le premier roman de Jean-Marc Souvira  ("les sirènes noires" son dernier et que j'avais chroniqué), vraiment excellent aussi et tellement prenant que je l'ai lu rapidement !

Je me suis donc retrouvée en panne de lecture et heureusement dans le gîte espagnol j'ai déniché un Pocket français dans son jus "ciné-roman" de Roger Grenier qui avait eu le prix Femina en 1972 (c'est l'histoire d'un vieux cinéma dont la fréquentation baisse et ses propriétaires successifs tentent de le maintenir, l'ambiance rappelle un peu "cinéma paradiso" j'ai vraiment bien aimé l'atmosphère, ce monde du cinéma, les personnages).

Donc on n'emporte jamais trop de livres en vacances et rien ne sert de calculer : il faut emporter toute une pile ! (Même si on vous dit "nan y a plus de place dans le coffre"). C'est décidé je ne me ferai plus avoir l'année prochaine (partir avec seulement 2 Pocket dans mon sac à main j'ai vu vraiment trop juste...). A la fin de mes vacances je visionnais sur mon téléphone des photos (de mon chat bien sûr placé en cat-sitting)... et ma bibliothèque surtout mon "rayon à lire" et ça me faisait plaisir de savoir qu'ils attendaient mon retour !

Donc j'étais ravie de me retrouver parmi mes livres, avec les ronrons de mon chat :-).

Je lis toujours "la fin des mystères" de Scarlett Thomas entrepris en juillet et j'ai commencé une nouveauté : "la rage" de Sygmunt Miloszewski à paraître chez FleuveNoir et 12-21 en septembre. Je vous en reparle bientôt !

En attendant portez-vous bien mes amis et un grand merci pour l'attention que vous portez à mon blog.

Belles lectures à tous !

Carole