Parmi tous les livres proposés dans l'année, hormis ceux que j'ai évités soigneusement pour le peu d'intérêt qu'ils présentaient du point de vue de "l'histoire" ou de "la qualité d'écriture", il y a un livre pour lequel je décerne "mon coup de coeur 2014", loin des best-sellers surprises qui ont cartonné ou du prix Nobel, pour moi c'est "Un bon fils" de Pascal Bruckner.
Il est sorti au printemps et toute l'année je n'arrêtais pas de me répéter "lis Un bon fils, tu avais vu une interview de l'auteur et tu avais envie de le lire."
Mais voila, les mois ont passé, je n'avais pas eu le temps de me le procurer. Entre temps j'avais lu Euphorie Perpétuelle (toujours de Pascal Bruckner), Essai sur le devoir du bonheur. Mais "un bon fils" me restait en mémoire comme une envie qui presse et qui n'est pas satisfaite !
Il y a quelques jours, je suis enfin tombée sur lui, ou plutôt il m'est tombé dans les mains.
J'ai adoré ce livre et je suis maintenant très frustrée de l'avoir terminé. J'ai choisi de vous en parler sur mon blog pour partager ce livre bouleversant.
Le style de Pascal Bruckner, incisif, rythmé, puissant, chaque mot est choisi, les descriptions finement poétiques, des dialogues qui claquent... Et on comprend, au fil de la lecture pourquoi le livre s'intitule "un bon fils" et non pas "un mauvais père" alors que l'expression nous brûle les lèvres. Toute la magie opère dans la justesse des sentiments, on rit (les peluches et Pétain), souvent on s'émeut.
Rarement j'aime un livre ET son auteur (en tout cas c'est mission impossible chez les écrivains contemporains, Pascal Bruckner en parle très bien aussi), mais là je crois que c'est le cas, je l'aime bien. Pour plusieurs raisons, d'abord pour les pages magnifiques, son paragraphe qui conclut le livre, ou sa description sur la montagne, et notamment cet extrait sur l'hiver :
"Au contraire de la pluie qui suit bêtement les lois de la gravité, la neige descend avec noblesse, frôle les corniches, consent à se poser sur un coussin déjà préparé par d'autres flocons. Elle ouate les bruits, cache nos laideurs, donne un sentiment d'immobilité comme si, après avoir consenti à la chute, elle remontait lentement de la terre vers le ciel. Elle n'est pas froide, elle réchauffe les coeurs, se fait l'agent subtil du désir. Chaque fois qu'en montagne, j'ouvre les yeux sur une nuit que bleuissent les flocons larges et doux, je crois voir entre les branches des sapins encapuchonnés, accourant à ma rencontre, le visage de la femme aimée qui se détache, énigmatique et bienveillant".
Mais surtout parce que Pascal Bruckner est un écrivain optimiste, à l'inverse de son jumeau, Alain Finkielkraut, et dont il dit qu'il ne croit plus en l'homme. Et en cela aussi, son livre me parle, étant résolument optimiste.
Si vous ne savez pas quoi offrir, dans quelques jours, et que vous désirez offrir un grand livre d'un écrivain "connu" et reconnu, pensez à cet ouvrage.
"Le monde est un appel et une promesse : il y a partout des êtres remarquables, des chefs-d'oeuvre à découvrir" (Pascal Bruckner - Un bon fils).
Vous êtes les bienvenus sur mon blog littéraire. Passionnée de polars, thrillers, feel-good. Curieuse et toujours en quête d'originalité, je lis des livres des grandes maisons d'édition (je suis lecteur-ambassadeur pour l'une d'entre elles) et aussi les auteurs indépendants. Je partage mes coups de coeur et publie ici des chroniques "lu et approuvé". Présente sur VendrediLecture sur Facebook et le groupe "les mordus de thrillers", Babelio, Instagram, Twitter et Google+.