samedi 30 janvier 2016

Lu et approuvé : Mallock : le principe de parcimonie - à paraître le 11 février 2016


LE PRINCIPE DE PARCIMONIE
MALLOCK
à paraître le 11 février 2016
(FleuveNoir Éditions - et Editions 12-21)
430 pages

Synopsis : Dans un bocal, des doigts humains. Sur l'étiquette : Pervers au vinaigre, Tu ne toucheras pas aux enfants avec des pensées sales. Un individu masqué et vêtu de latex rouge agresse Ivo, un artiste contemporain et dérobe La Joconde. Mallock réunit son équipe et commence son enquête...

Mallock précise que "chaque livre [les Chroniques Barbares] peut se lire séparément, les histoires étant totalement indépendantes, ou bien dans l'ordre chronologique, afin de mieux suivre l'évolution des personnages récurrents. Plus d'infos sur Mallock.fr. Les "Chroniques barbares" forment un tout, une tentative d'écrire une "comédie (in)humaine sur le mode policier, décrivant les différentes raisons et facettes que peut prendre le mal chez l'homme et qui le conduisent inéluctablement à la barbarie...".

~~~~~~~~

Mon avis : "Un thriller esthétique et magnifique" 5*

J'ai pu lire en avant-première ce "thriller littéraire" comme le précise Mallock. Et il est vrai que le qualificatif est légitime : la plume est excessivement belle et envoutante. On est bien dans un beau roman, de très grande qualité. Et si je peux me permettre de citer Mallock "On peut dire que ses avenues linguistiques sont riches et bien entretenues". C'est exactement cela : chaque mot est sélectionné, l'harmonie est présente, rien n'est laissé au hasard.

Si vous êtes tentés pour lire cette cinquième "Chronique Barbare" indépendante des quatre autres, je vous la conseille assurément !
Sachez amis lecteurs que vous ne parcourrez pas vulgairement ce roman, mais vous le lirez en marquant des pauses d'admiration pour en apprécier chaque verbe, chaque dialogue, chaque phrase, chaque trait d'humour.
Si le roman traite au départ du vol de la Joconde, l'ouvrage de Mallock se révèle particulièrement artistique et esthétique, vous le lirez comme on visite un musée, en vous arrêtant sur chaque chapitre dépeint tel un tableau. 
Mallock est un Artiste, mais selon moi comme ces compagnons du devoir qui mettent du coeur et du temps à l'ouvrage. L'oeuvre ainsi lentement créée est peaufinée. Sublimée. Pas de place à l'approximation. Et j'ai ce sentiment que cet écrivain dont on sent l'intelligence et la subtilité, qui est également un peintre, un graphiste, un touche-à-tout de la vie ne fait jamais les choses à moitié. J'ai mis du temps à lire Le principe de Parcimonie car j'ai pu en apprécier les détails, m'émerveiller de ses connaissances. Je voulais en profiter.

L'histoire est intelligente, les faits se tiennent, la logique est parfaite, le lecteur se laisse emporter, ou kidnapper. J'ai beaucoup aimé ce livre "policier", ce genre qui est tombé dans l'oubli aujourd'hui au profit de thrillers à la mécanique de "page-turner" bien huillée et qui fonctionne sur le lecteur malgré tout. Au bout du compte la plupart de ces romans que vous avez lus en un temps record ne vous laisse aucun souvenir, ni émotion.
Et là, pour ma première fois (littéraire bien sûr) avec Mallock, je ne suis pas prête d'oublier !! J'ai même envie de lire les quatre Chroniques Barbares et de remonter le temps pour mieux connaître son oeuvre.
Car tout l'art de Mallock réside, grâce à son écriture à la fois puissante et enlevée, à restituer savamment et de façon moderne les lettres de noblesse au genre policier sans craindre de nous choquer.

Et pourtant, sans en vous dévoiler l'histoire, j'ai été bouleversée par un chapitre particulier, un sombre tableau, et j'ai dû me retenir pour ne pas pleurer. Mallock a su génialement inventer (en 2014, est-ce pour cela qu'il a précisé la date d'écriture ?) des faits barbares effroyables et qui finiront par arriver dans notre monde... Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien entre le romanesque et notre triste réalité.

Est-ce une sorte de lucidité, ou d'extra-lucidité ? Mallock connait-il tellement le genre humain qu'il peut nous le dépeindre dans l'exactitude de sa noirceur ? J'ai relu plusieurs fois un passage (une analyse ?) sur les télé-réalités et leurs participants (p. 236), il est tout simplement sublime.
J'ai beaucoup aimé les personnages, à commencer par le Commissaire Mallock, et aussi toute son équipe, leurs particularités ou singularités. Tout ce petit monde est extrêmement attachant et l'on se surprend à se retrouver avec eux, à enquêter comme eux, et à vouloir garder aussi le secret au sujet de cette sombre histoire.

Captivante.




1 commentaire: